Mark’s Place

Une pension hors des sentiers battus

Ce week-end, direction Moorea pour y découvrir Mark’s Place, la pension de Mark. Au téléphone, l’accent chantant de cet américain d’origine me donne un avant goût de l’expérience que je vais y vivre. à la fois originale et atypique, douce et apaisante.

J’arrive à Ha’apiti en fin de matinée, je tourne à droite côté montagne juste avant la belle église Sainte-Famille. Un comité d’accueil m’attend déjà : une vingtaine de crabes sillonnent la route de terre et filent dans leur trou au passage de ma voiture. Le ciel est dégagé et les impressionnantes montagnes face à moi me coupent le souffle.

En poussant le portail rose à l’entrée de la pension, je découvre un vaste jardin et plusieurs bungalows en bois peints de couleurs vives…

Comme un décor de cinéma que j’ai hâte de partir explorer !

Je file à la réception où je trouve Mark et son sourire rayonnant. Malgré ses quarante années passées en Polynésie, son accent américain est toujours bien présent : anglais et français se mélangent, ponctués de quelques mots en tahitien. Il nous emmène faire le tour des bungalows tout en racontant son histoire. Menuisier-charpentier fourmillant d’idées, il vit trois ans à Huahine avant de regagner Tahiti où il construit des habitations en bois. Puis l’appel d’une vie calme entourée de nature se fait sentir et il choisit Moorea pour bâtir de toute pièce son petit coin de paradis. Sa tête imagine et ses mains créent. D’abord un camping il y a plus de dix ans, Mark’s Place devient vite une pension où apparaissent les bungalows de bois au gré des idées farfelues de Mark.

Sept bungalows sont aujourd’hui disséminés entre les arbres. Ponctuant les lieux de leurs couleurs et de leurs formes atypiques, ils semblent venir d’un autre temps. Une petite maisonnette aux murs de pierres et de bouteilles recyclées invite à la méditation et au calme : le Fare Fetia. Le Fare Mahana aux allures de maison de poupée me plonge dans des souvenirs d’enfance. La grande bâtisse violette à deux étages, le Fare Manu, me donne des idées de week-end entre amis. Et les intérieurs sont encore plus étonnants, harmonieux et astucieux à la fois, imaginés pour associer le confort à l’esthétisme ! La matière principale est le bois, vivante et chaleureuse. Les livres sont partout, ici pas de télévision !

Je découvre ensuite ma petite maison pour ce week-end : le Fare Opuhi.

Sa couleur jaune est synonyme pour moi de soleil et de chaleur, de joie et de bonne humeur ! L’intérieur me rappelle un chalet de montagne, une manière originale d’être dépaysée. Je m’installe dans les grandes chaises construites par Mark sur la terrasse, un bon livre dans une main, un jus frais dans l’autre. Je lève parfois les yeux et je rêvasse pendant près d’une heure en contemplant les alentours et la montagne que j’aperçois derrière les arbres.

Je décide de rejoindre Mark. Ce personnage m’intrigue et je veux en savoir plus ! Il revient tout juste d’une balade en vélo et ramène du ‘uru. Le hasard fait bien les choses, j’en ai également apporté un et il me propose tout naturellement de le faire cuire avec le sien pour le soir. Nous nous asseyons quelques instants à la réception et une seule question suffit pour que Mark raconte, dévoilant sa bienveillance naturelle…

Il construit Mark’s Place pour léguer à ses enfants fa’a’amu un endroit paisible où vivre tranquillement. Je comprend bien vite que cet homme a le cœur sur la main, transmettant un message de paix à tous ceux qu’il croise.

“Je suis heureux de ce que j’ai et de ce que je fais.”

Sa philosophie de vie, faite de partage et de petits bonheurs, apporte à ce lieu une atmosphère bienfaisante. Dans son atelier de menuiserie ou dans le jardin, Mark travaille pour le plaisir : il aime inventer, imaginer… Il prend soin de ceux qui viennent séjourner dans sa pension, un endroit qu’il a voulu apaisant et ressourçant, comme des amis de passage.

La nuit est tombée sur la pension et je rejoins mon bungalow. Mark nous apporte notre ‘uru cuit. La cuisine est parfaitement équipée pour cuisiner ! Je me sens comme chez moi dans ma petite maison jaune.

La nuit sera paisible loin des bruits de la ville…

Le lendemain dans la matinée, je suis doucement réveillée par les tapotements de Mark à la porte. Pas de réveil ce matin, je profite de cet endroit pour faire la grasse matinée ! Avec son immense sourire, il apporte le petit déjeuner à tous les pensionnaires. Dans son panier en osier : des beignets au chocolat et des firi firi. De quoi entamer une belle journée !

En pointant le bout du nez dehors, j’aperçois le ciel bleu et les imposantes montagnes qui semblent veiller sur nous. Je compte profiter de la sérénité de cette belle matinée à la pension, avant de filer à la plage publique de Tiahura dans l’après-midi.

Je glisse une fleur à mon oreille et pars faire quelques pas dans le jardin.

Les rires de plusieurs enfants m’attirent vers la balançoire. J’observe également un couple : elle, prend un kayak et lui part surfer. Car la pension est proche du spot de surf de Ha’apiti et les bungalows sont pensés pour pouvoir accueillir le matériel des surfeurs. Mark et sa famille louent des kayaks et des vélos pour les balades sur l’eau ou sur la route.

Il est finalement temps pour nous de repartir. Nous remercions chaleureusement Mark pour son accueil et emmenons avec nous la petite carte de notre fare, en souvenir… Nous nous imaginons déjà les collectionner toutes, en prévision de nos prochains séjours chez Mark’s Place !

C.L.