En bord de mer ou lors d’une traversée entre Tahiti et Moorea, avez-vous déjà observé les oiseaux planer au-dessus de vos têtes ? Vous êtes-vous déjà demandé qui sont ces créatures marines qui peuplent nos côtes ? Réponse avec l’association Manu, protectrice des oiseaux de Polynésie.
Vous les croisez presque au quotidien, découvrez aujourd’hui les noms et la vie des oiseaux marins les plus couramment observés. Car mieux les connaître, c’est aussi respecter ces espèces qui guident notre imagination depuis des millénaires.
Tara, la sterne huppée
Cet oiseau aux plumes ébouriffées sur le sommet de la tête vit en groupe près des côtes. Rarement aperçue à plus de un ou deux km de la côte, la sterne niche dans le sable sur des motu à quelques mètres du rivage, sur des sites protégés des prédateurs.
Itata’e, le gygis
Entièrement blanc, à la queue fourchue, cet oiseau niche sur des îlots coralliens, le littoral des grandes îles ou à l’intérieur des terres. Il ne construit pas de nid mais pond ses œufs dans les creux des branches.
Ota’a, la frégate
En Polynésie, il est possible d’apercevoir en mer deux espèces de frégates : la frégate Ariel et la frégate du Pacifique. Certains individus volent les poissons pêchés par d’autres oiseaux plus petits. Îles inhabitées, îlots
coralliens ou falaises des îles volcaniques, ces grands oiseaux marins affectionnent le calme et la tranquillité.
‘Oio, le noddi brun
Cet oiseau peut se déplacer jusqu’à 50 km au large pour pêcher et retourne à terre le soir. Peuplant souvent les cocotiers, cette espèce niche également au sol dans les îles où les prédateurs ne sont pas présents.
Pete’a, le paille en queue
Reconnaissable aux deux longues plumes centrales qui ornent sa queue, le paille en queue est aussi connu sous le nom de phaéton. Cet oiseau majestueux se reproduit aussi bien dans les falaises du bord de mer qu’à l’intérieur des terres et jusqu’à 600 m d’altitude.
Les pétrels
Dix espèces de pétrels vivent au Fenua, trois sont menacées. Ces oiseaux, observables près des côtes lors de la période de reproduction, volent sur de très longues distances et se nourrissent loin en mer. Autour de Tahiti et Moorea, vous aurez peut-être la chance d’apercevoir le pétrel de Tahiti ou noha et le puffin de baillon ou tira’o. Considéré comme menacé, le noha est plus facilement observable rasant les flots en fin de journée. Il niche dans des terriers sur les crêtes des montagnes.
Ces oiseaux partent en mer pour pêcher et se nourrir, certains passant la nuit à même les flots. Les oiseaux marins de Polynésie sont tous des espèces indigènes, venues d’elles-même il y a des milliers d’années, bien avant l’arrivée de l’Homme. Certaines ont disparu au fil du temps.
Il est aujourd’hui important de préserver celles qui vivent toujours au Fenua.
Sur terre ou en mer, de nombreuses menaces pèsent sur la variété d’oiseaux qui sillonnent le ciel polynésien.
Les petits noddis tombent parfois de leur nid du haut des cocotiers lors des élagages. Il est alors important de placer l’oiseau en hauteur près de l’endroit où il est tombé, ses parents pourront venir le nourrir. La lumière des villes désoriente les jeunes pétrels qui se retrouvent piégés au sol. Certains oiseaux nichent à même le sol ou dans des buissons. Les prédateurs comme les rats, les chats ou les chiens sont alors un danger pour eux. Enfin, ces espèces introduites par l’Homme et la destruction de l’habitat naturel des oiseaux menacent leur survie. Le miconia par exemple envahit nos vallées et détruit les ressources alimentaires et l’habitat des oiseaux. Comme les pétrels qui ont besoin d’une couche de sol meuble pour creuser leurs terriers.
Les espèces les plus menacées de Polynésie sont terrestres, comme :
Kote’ute’u, le Martin chasseur de Niau
Les 170 individus vivent dans les cocoteraies de cet atoll des Tuamotu.
‘Omama’o, le Monarque de Tahiti
Il bien failli disparaître à cause du rat noir importé il y a près de 400 ans, puis par d’autres menaces comme le miconia. Grâce aux actions de l’association Manu, il reste aujourd’hui 92 Monarques à Tahiti dans trois vallées restaurées contre 35 en 2012.
‘Oma’o ke’e ke’e, le Monarque de Fatu Hiva
Dont il ne reste que six couples aujourd’hui. Cette espèce fait l’objet du plus important programme de conservation de l‘association Manu.
Manu : oiseaux en reo maohi
SOP : Société d’Ornithologie de Polynésie
Créée en 1990, la Société d’Ornithologie de Polynésie œuvre pour la protection et l’étude des oiseaux de Polynésie française. Les actions de sauvegarde des oiseaux menacés représentent 80% de son activité : campagnes d’arrachage du miconia, plantation de végétaux indigènes, restauration d’habitats, contrôle des prédateurs introduits… Son objectif : maîtriser l’impact des menaces pour éviter l’extinction d’autres espèces.
En Polynésie…
La blancheur d’un oiseau capte votre regard au dessus du lagon… Au large, vous levez la tête à la vue de grandes et puissantes ailes…
Depuis toujours, le vol des oiseaux est pour l’être humain symbole de liberté et d’espoir.
En Polynésie, les oiseaux ont une place importante : guides des navigateurs, ils indiquent également la présence de poissons aux pêcheurs… Ils font partie de notre patrimoine naturel et culturel. C’est pourquoi les nombreux membres et bénévoles de l’association Manu agissent avec passion et persévérance depuis trente ans pour leur protection, afin que chacun puisse continuer à admirer ces créatures célestes. Adhésion, parrainage d’un oiseau, soutien par des entreprises, bénévolat… Rejoignez-les et soutenez-les dans leurs actions !
C.L.
Vous trouvez un oiseau en détresse ?
Évitez de le manipuler, posez une couverture sur lui pour le calmer et ne pas abîmer ses plumes. Déposez-le dans un carton percé de trous et appelez SOS pétrels au 87 22 27 99.
Si vous trouvez un jeune oiseau près d’un arbre ou d’un cocotier, il est sûrement tombé de son nid. L’association vous guidera pour éventuellement remettre l’oiseau à ses parents.